L'odeur d'herbe mouillée me chatouilla les narines alors que je finissais la missive. A croire que les mauvaises nouvelles s'accompagnent toujours d'averse !
Je n'en revenais pas ... 15 ans ! 15 ans sans nouvelle jusqu'à aujourd'hui, 15 ans qu'il était parti laissant un frère et un père à leur tristesse, me laissant seul sans modèle, un goût amer sur l'avenir. Père ne s'en est jamais remis et nous a quitté quelques années plus tard. Recueilli dans un monastère, j'oubliais la douleur dans la spiritualité, la tristesse dans le travail, oubliant même jusqu'à son existance pour ne penser qu'aux prières.
Ma vie défile devant mes yeux jusqu'à aujourd'hui et cette missive qui balaye d'un coup 15 ans de rencune pour me rappeler le lien du sang.
Je referme la porte de ma chaumière machinalement, accroche le sac préparé en vue de mon futur voyage à la selle, puis monte à cheval. L'envie de me retourner voir "mon chez moi" une dernière fois me vrille les tripes, mais je sais que si je le fais je n'aurais plus le courage de partir sachant ce que j'abandonne.
Adieu le confort du foyer et de la couche douillette, de la vie facile, des soirées arosée entre amis et autres faits de guerre. Je reviendrais sans doute mais tout aura changé, le temps aura passé.
Un coup de talon et ma monture m'emmène plus vite vers mon destin, vers mon passé, vers mon frère oublié.
voilà qui permettra de comprendre l'absence de Squill dans les contrées d'Albion.
Ne pouvant continuer mon abonnement, je dois m'effacer.
Je repasserais vous faire un petit coucou de temps en temps.
A bientôt les amis
Squill, Byblis et autres noir destin