J'avançais d'un pas tranquille, les étroites ruelles de Camelot étaient encombrées d’une foule compacte de marchands et démarcheurs, hurlant les mérites de leurs produits. Tout autour d'eux, déambulaient sans buts roturiers et notables, attendant sans doute de se faire détrousser par quelques vagabonds à la recherche d'une proie facile.
Les rayons du soleil peinaient à se frayer un chemin à travers les toitures débordantes des hautes bâtisses de la cité, et de cette obscurité sans fin, l'on ne pouvait qu'entrevoir les immondices qui jonchaient le sol, mais on les devinait bien présentes à l'infecte odeur qu'elles dégageaient.
Bien qu'en apparence l'ordre semblait régner dans Camelot, l'on pouvait ressentir à l'atmosphère de ses rues que les jours de gloire appartenaient aujourd’hui au passé, et que l'avenir de la cité ne tenait plus qu'à un fil.
A l’embranchement suivant, je prenais une ruelle plus étroite encore que les précédentes, celle-ci me mena sur une cour intérieure pavée de marbre clair, et autour de laquelle des piliers disposés en cercle , soutenaient une imposante bâtisse constituée de pierres blanches.
La cour était déserte, il y régnait un calme apaisant ou l’on pouvait entendre le bruit léger des feuilles d’automne emportées par la brise.
Je m’arrêtais un instant pour profiter de ce moment de quiétude…. Une haute porte en chêne me faisait face, sur chacun de ses battants l’on apercevait un gryphon noir inscrit dans un bouclier d’argent et sur lequel on avait gravé ces mots : « En un jour funeste le roi des hommes mourra, dans la mort et au-delà, le Noir Destin l’escortera ». A droite de la porte l’on distinguait une petite plaque de métal usé par le temps, l’on y distinguait quelques mots, bien qu’ils fussent en parti dissimulés par les feuilles de lierre qui grimpait le long de la façade. Je m’approchais et hotter les feuilles qui masquaient les inscriptions…
Me voici enfin arrivé, me dis-je avec un sourire de satisfaction teinté de soulagement, sur la plaque l’on pouvait lire : « Guilde du Noir Destin, Chambre du recrutement ». Je frappais à la porte….
Une voix grave résonna de derrière la porte et me demanda d’entrer promptement, ce que je fis. Je découvris alors un long corridor au bout duquel une petite porte demeurait entrouverte, de chaque coté de ce couloir d’autres ouvertures débouchaient sur des escaliers en colimaçon et distribuaient les autres pièces du bâtiment. La voix résonna de nouveau : « c’est au bout du couloir, pressez vous ! mon temps m’est précieux… », Accélérant le pas, j’entrais sans frapper, cédant la correction à la précipitation, ce qui ne sembla pourtant pas choquer outre mesure l’homme qui se trouvait dans la pièce.
Il était de petite taille, joufflu et barbu, et portait sur le nez de petites lunettes qu’il remontait nerveusement, l’homme me dévisagea de haut en bas durant un moment et dis : « Vous devez être la nouvelle recrue, bien.... présentez vous ! »
« L’on me nomme Haldred, originaire des Hautes Terres, et maître d’arme de profession, bien qu’étant encore novice. »
L’homme me dévisagea de nouveau pardessus ses lunettes….